Résultats provisoires:
Est élu à titre provisoire le candidat numéro 20 monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ayant obtenu 13 215 366 voix des suffrages valablement exprimées, soit un pourcentage de 73,34. Le président de la Céni Denis Kadima annonce la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle. Il n’y avait pas de suspense, eu égard aux tendances publiées par la Céni, depuis plus d’une semaine.
Selon les chiffres dévoilés par la centrale électorale ce dimanche après-midi, l’écart est considérable entre Félix Tshisekedi et ses poursuivants directs. Moïse Katumbi se positionne en deuxième place avec 18 %, soit plus de 3 200 000 voix. L’ancien gouverneur a particulièrement performé dans la partie sud-est du pays, sa région d’origine, et s’est imposé en tête, dans cinq des vingt-six provinces, dont le Lualaba, le Haut-Lomami, le Tanganyika et le Haut-Katanga.
La province du Maniema lui a également accordé sa confiance. Martin Fayulu qui avait occupé la deuxième place lors de la présidentielle de 2018, se retrouve cette fois-ci en troisième position avec seulement 960 400 voix, ne franchissant pas le seuil symbolique du million de votants. Les résultats de la Céni indiquent qu’il arrive en tête uniquement dans la province du Kwilu. Une des surprises de ces élections est la performance de l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, qui totalise plus de 200 000 voix, lui assurant la quatrième position avec 1,1% des suffrages.
Quant au lauréat du prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, ses résultats sont bien en deçà des attentes de ses partisans, avec seulement 39 000 voix. Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege ainsi que six autres candidats refusent de reconnaître ces résultats et appellent à la réorganisation des élections, excluant même la possibilité de saisir la Cour constitutionnelle.
Ambiance festive au QG de campagne de Félix Tshisekedi Comme vous pouvez l’imaginer, c’est une ambiance festive, ici, au quartier général de campagne du président Tshisekedi sur le boulevard du 30 juin au cœur de la capitale congolaise, rapporte notre envoyée spéciale, Paulina Zidi. Plusieurs centaines de partisans ont bravé les gouttes de pluie qui tombent sur Kinshasa pour célébrer la victoire de leur champion, « une victoire sans appel », précisent plusieurs militants.
C’est sur des écrans géants que la proclamation des résultats a été suivie en direct et il y a deux explosions de joie : à l’annonce score du candidat numéro 20, celui de Félix Tshisekedi mais aussi quand Denis Kadima, président de la Céni, a officiellement déclaré sa victoire à cette présidentielle. Des acclamations, des feux d’artifice et beaucoup de chants.
Ensuite, le président est venu saluer la foule au balcon de son quartier général. Il a prononcé un discours, un message adressé directement au peuple congolais. « Vous vous êtes mobilisés comme un seul homme pour consolider notre jeune démocratie. Vous avez relevé toutes les tentatives de sabotage de cette élection, une occasion de défendre notre terre, précieux héritage de nos pères fondateurs. C’est la victoire de la solidarité des Congolais de l’Est, du Nord, du Sud et de l’Ouest », a déclaré Félix Tshisekedi.
Vous avez rejeté avec force et vigueur toutes les tentatives et actions de sabotage de ces élections. Vous vous êtes levés, transcendant vos vulnérabilités et difficultés et vous vous êtes rendus aux bureaux de vote tout en faisant preuve d’une patience exceptionnelle et inouïe afin, non seulement de choisir librement vos dirigeants, mais aussi et surtout afin de sauver notre pays du chaos auquel le prédestinaient les ennemis de notre paix et de notre prospérité, et dont les plans macabres d’ores et déjà planifiés n’attendaient que d’être mis en exécution, en misant sur une prétendue naïveté du peuple congolais.
Félix Tshisekedi Le président a ensuite cité les défis qui l’attendent pour les cinq prochaines années, à savoir ceux de l’emploi, de l’interconnexion du pays, mais aussi et surtout celui de la sécurité. Félix Tshisekedi s’impose dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.
À l’extrême est de la RDC, Félix Tshisekedi a été réélu et arrivent largement en tête dans le Nord Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri. Ces trois provinces sont perturbées depuis plus de 25 ans par des conflits armés et par la présence de milices. Mais malgré l’insécurité, l’actuel président y affiche des scores importants, rapporte notre correspondante à Goma, Coralie Pierret.
Plus de 79 % à Goma ville, près de 95% dans les territoires de Lubero et de Walikale, 81% à Fizi … le candidat Félix Tshisekedi s’impose dans les trois provinces que sont le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri, selon les résultats provisoires de la Commission électorale. Seule la ville de Bunia, la capitale de l’Ituri, se distingue par un score moins important que les autres.
L’actuel président obtient 50,41% des voix. Il faut bien sûr rappeler que deux territoires de la province du Nord-Kivu manquaient à l’appel. Le Rutshuru et le Masisi n’ont pas voté. Or, ce sont deux territoires peuplés avec donc de nombreux électeurs potentiels, même s’il est impossible de dire combien pour ces élections de 2023 puisqu’ils n’ont pas été comptabilisés en raison de l’insécurité.
Sévit toujours une rébellion dans une partie du Nord-Kivu, les insurgés du M23 alliés à un nouveau mouvement politico-militaire, l’Alliance Fleuve Congo, disent ne pas reconnaître ces résultats. Dans un nouveau message lancé depuis le territoire du Rutshuru, l’ancien président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, qui dirige ce nouveau mouvement, a qualifié ce scrutin de comédie.
Ambiance à Lubumbashi Avec notre correspondante à Lubumbashi, Denise Maheho À Lubumbashi, fief du candidat d’opposition Moïse Katumbi, la situation est restée calme après l’annonce des résultats et leur dénonciation par les opposants. Ils étaient environ 100 jeunes au siège du parti Ensemble pour la République, à Lubumbashi. Quand arrive le moment de l’annonce des résultats, Moïse Katumbi est en 2ᵉ position.
Sous la tente, où les jeunes sont réunis, c’est la déception. Certains fondent en larmes, d’autres, comme John, sont en colère. Me Amisi Sudi, le président de la jeunesse du parti leur demande de ne pas sortir du siège et d’éviter toute provocation en attendant le mot d’ordre de la hiérarchie du parti. Loin de là, au centre-ville, c’est l’euphorie. Les partisans de l’UDPS ainsi que ceux des partis alliés se sont rassemblés à la place de la poste pour célébrer la victoire de Félix Tshisekedi. Mais dans les autres quartiers et communes de la ville, c’est plutôt calme.
D’ailleurs, plusieurs personnes, même les bars, ont annulé le réveillon, craignant des incidents après la publication des résultats. Entre-temps, la police et l’armée sont déployées autour de la poste et dans certains coins de la ville en vue de contrer tout débordement.
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