Après cinq jours de délibération, c’est devant une salle comble que le tribunal a condamné, ce lundi 4 décembre, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz à cinq ans de prison ferme. Sur la dizaine de chefs d’inculpation, seulement deux ont été retenus :à savoir l’enrichissement illicite et le blanchiment d’argent. La Cour a également demandé la confiscation des biens acquis par l’ancien chef de l’État et a prononcé la déchéance de ses droits civiques.
À la tête du pays pendant dix ans, l’ancien président, jugé depuis janvier, était accusé, entre autres, d’avoir abusé de son pouvoir pour amasser une immense fortune. Des accusations et une peine que conteste fermement du collectif de défense de l’ancien président qui a toujours mis en avant l’article 93 qui énonce l’immunité présidentielle. Ils dénoncent, entre autres, une machination politique pour écarter l’ancien chef de l’État de la vie politique et, selon Maître Taleb Kyar, comptent faire appel.
« Le caractère politique du jugement est apparent, il vise essentiellement l’ancien président et sa famille et nous entendons naturellement faire appel et poursuivre notre combat comme nous l’avons commencé », a déclaré Maître Taleb Kyar.
La cour a entièrement blanchi deux anciens premiers ministres et prononcé contre d’autres des peines dont la plus sévère est de deux ans avec sursis et six mois ferme. Les avocats ont quinze jours pour faire appel. En cas de recours, c’est la Cour suprême qui sera chargée de trancher.
Nous estimons malheureusement que cette attitude n’est pas du tout conforme à la loi. Puisque l’article 93 de la Constitution est clair : le président n’est susceptible d’être jugé que par la Haute cour de justice, c’est elle qui est compétente. (…) Il n’y a rien de surprenant à ce jugement parce que nous savons que c’est une affaire essentiellement politique.
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