RDC : les évêques soupçonnent des politiques d’instrumentaliser un conflit dans l’ouest

RDC : les évêques soupçonnent des politiques d’instrumentaliser un conflit dans l’ouest

Depuis, les violences se sont répandues dans les provinces voisines de Kwilu et de Kwango jusqu’à atteindre la commune de Maluku, à l’entrée de Kinshasa. Elles ont fait au moins 300 morts, selon l’ONG Human Rights Watch.

« A l’issue des visites pastorales, des entretiens, des contacts et des témoignages recueillis auprès des différentes couches de la population, nous en sommes venus à l’intime conviction que des mains invisibles sanguinaires, à partir de Kinshasa se cachent derrière ce conflit », ont affirmé, dans une déclaration, les évêques de neuf diocèses.

Ils l’ont dit à Kenge, au terme d’une assemblée épiscopale de la région ouest, comprenant les diocèses situés dans les provinces de Kinshasa, Kongo-central, Kwango, Kwilu et Mai-Ndombe.

« Parti d’un litige foncier, ce conflit est récupéré par +des personnes qui défendent des intérêts occultes à caractère politique et économique+ ». Il s’agit d’une « instrumentalisation du conflit par certains hommes politiques en quête de légitimité locale », ont estimé les prélats.

« Retirez vos mains sanguinaires de nos provinces, agissez en responsables pour protéger notre peuple, cessez de manipuler et d’instrumentaliser un peuple déjà meurtri par la souffrance, la misère et les deuils récurrents », ont-il dit, en paraphrasant le pape François.

Lors de sa visite fin janvier à Kinshasa, où il avait dénoncé le « colonialisme économique », le souverain pontife avait notamment déclaré : « Ôtez vos mains de l’Afrique! », « Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser ».

Les évêques congolais ont par ailleurs exhorté à un « vivre ensemble harmonieux entre différents peuples » de RDC.

A Kisangani (centre-est), un conflit similaire couve depuis avril entre des membres des tribus Lengola et Mbole, tandis que les provinces de l’est sont en proie depuis près de 30 ans aux violences meurtrières de groupes armés, locaux et étrangers.

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