Ce mercredi, Kinshasa s’est passionné pour la visite de l’ancien président de la République française Nicolas Sarkozy, arrivé dans la capitale pour une “visite privée” de deux jours.
Selon Africa Confidential, une lettre d’information basée à Paris et généralement bien informée sur l’actualité diplomatico-politique sur le continent africain, l’ancien hôte de l’Élysée aurait accepté une mission de conciliation entre Kinshasa et Kigali. Le média français insiste sur les bonnes relations qu’entretient l’ancien président avec Paul Kagame qui l’avait ntammen reçu en 2018 à Kigali.
Une information rapidement démentie par le service de communication de la présidence congolaise qui, dans un tweet, explique que “La venue dans notre pays de l’ancien Président Français n’est aucunement à l’initiative du Président de la #RDC 2. Il n’existe aucun projet de médiation dans l’agression rwandaise qui serait confié à Mr Sarkozy”.
Une mise au point qui laisse nombre d’observateurs sceptiques. Tous mettent en avant le fait que l’ancien président français est arrivé à Kinshasa dans un vol privé et s’interrogent sur le financement de ce vol et les motivations qui pourraient le justifier.
Kwamouth s’enflamme à nouveau
Un peu au nord-est de Kinshasa, dans le territoire de Kwamouth, dans la province du Mai-Ndombe (ex-Grand Bandundu) des nouvelles violences ont de nouveau éclaté depuis un peu plus de deux semaines.
Ce territoire avait déjà été touché par une série de massacres, présentés comme des règlements de compte entre deux communautés.
Des violences qui avaient débuté il y a tout juste un an, en mars 2022, et qui avaient fait plusieurs dizaines de morts et des milliers de déplacés à moins de deux cents kilomètres de Kinshasa.
Cette fois encore des villages (Tubakila et Kinsele) ont été attaqués par des milices non identifiées qui ont massacré de nombreux civils et poussé des centaines de villageois à reprendre le chemin de l’exil. Mais le fait le plus marquant a été l’attaque, la semaine dernière, d’une baleinière (sorte de péniche) qui reliait Kinshasa à Mbandaka, sur le fleuve Congo. Une attaque perpétrée par des hommes masqués et portant un bandeau rouge, armés de fusils et de machettes et se déplaçant sur des petites embarcations à moteur.
Au moins deux cents personnes auraient péri dans cette attaque. Les baleinières sont généralement surchargées et aucun décompte n’est fait des passagers. Les habitants de Kwamouth, une fois encore, font remarquer l’absence de réaction de Kinshasa et insistent sur le sentiment d’abandon par un État défaillant.
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