Denis Kadima, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise chargée d’organiser le scrutin présidentiel et législatif du 20 décembre 2023, vient de reconnaître qu’il “navigue à vue”. Manque de temps, manque de formation du personnel, tensions et insécurité dans certaines régions du pays. L’homme, le grand professionnel de l’organisation des élections, assis à la tête de la Ceni par le président de la République Félix Tshisekedi au mépris des textes légaux, semble découvrir les difficultés inhérentes à la mise en œuvre d’un scrutin dans ce pays-continent qu’est la République démocratique du Congo. Un État qui en est pourtant à son quatrième cycle électoral depuis 2006.
Quatre passages par les urnes pour autant de rendez-vous manqués ?
Cette fois, cinquante millions de Congolais devraient s’enrôler en un temps record pour ce scrutin dans un pays pratiquement sans électricité, sans infrastructures, sans état civil et sans réelle volonté politique, si ce n’est celle de se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Arrivé à la tête du pays par défaut, par l’injonction de son prédécesseur mais pas par la volonté du peuple, Félix Tshisekedi et sa bande répètent scrupuleusement, et même avec un zèle débordant, les dysfonctionnements de son prédécesseur. La population congolaise, une fois de plus, est l’otage d’un pouvoir qui ne songe qu’à prolonger son bail à la tête d’une rente exceptionnelle construite sur le dos d’une économie exsangue et d’un peuple miséreux. Et cela sous le regard d’une communauté internationale trop longtemps aveuglée par la seule volonté de se débarrasser de Joseph Kabila.
Quatre ans et quelques jours plus tard, cette cécité sélective doit cesser. Ce pouvoir en place mène le pays au chaos. Nier cette évidence, c’est être complice d’une machination ourdie par une poignée d’hommes et de femmes qui ont érigé le dieu dollar en religion à laquelle s’est convertie une partie d’une classe politique gavée à cet opium vert.
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