La RDC est victime d’une « agression sans équivoque par le Rwanda », a-t-il insisté. Depuis près de 30 ans, l’est congolais est en proie aux violences en raison de la présence de nombreux groupes armés « dans l’indifférence quasi totale de la communauté internationale », a estimé M. Tshisekedi.
Le M23 (« Mouvement du 23 mars ») est une ancienne rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes en fin d’année dernière et conquis de larges portions d’un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Depuis, la RDC accuse son voisin rwandais de soutenir le M23, ce qu’ont établi des experts de l’ONU et publiquement déclaré les diplomaties américaine et belge.
Mais Kigali dément, accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, un mouvement hutu constitué par certains auteurs du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Une enquête préliminaire de l’ONU rendue publique jeudi impute un massacre d’au moins 131 civils (dont 17 femmes et 12 enfants), au M23. Selon cette enquête, les victimes ont été exécutées arbitrairement par balle ou à l’arme blanche fin novembre à Kishishe et Bambo, deux villages dans l’est de la RDC.
Les relations déjà conflictuelles entre la RDC et le Rwanda se sont empirées. Parmi les différentes initiatives diplomatiques lancées pour tenter de résoudre cette crise, un sommet organisé le 23 novembre à Luanda avait décidé d’un cessez-le-feu le 25 au soir, suivi deux jours plus tard d’un retrait du M23 des zones conquises. Faute de quoi, la force régionale est-africaine en cours de déploiement dans le Nord-Kivu interviendrait pour déloger les rebelles.
Mais jusqu’à présent les rebelles gardent les positions conquises.
Arrivé au pouvoir à l’issue de la présidentielle controversée de décembre 2018, M. Tshisekedi a, par ailleurs, affirmé que l’année 2023 sera essentiellement électorale.
« Le respect des cycles électoraux demeure une exigence pour la consolidation de notre jeune démocratie encore fragile »,a-t-il dit : « Le gouvernement, tout en restant ouvert à l’accompagnement des partenaires (…), finance à 100% l’organisation des élections ».
La présidentielle est fixée au 20 décembre 2023, M. Tshisekedi a déjà exprimé son intention de se représenter.
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