Bunagana, un important centre de commerce transfrontalier, « est sous contrôle de l’ennemi », a reconnu sous couvert d’anonymat un officier congolais, interrogé par téléphone depuis Goma.
Il n’y a ni police, ni douane, et les camions sont bloqués, a indiqué à l’agence DPA le chef du district ougandais voisin, Shasiq Sekandi.
« L’armée vient de céder, en entrant en Ouganda », a indiqué de son côté Damien Sebusanane, responsable d’une association locale de la société civile, qui se trouvait lundi matin à la frontière ougandaise. « Un camion de l’armée vient de passer, quatre jeeps et d’autres véhicules pleins de militaires », a-t-il ajouté, estimant à une centaine le nombre de militaires des FARDC (Forces armées de la RDC) partis se réfugier en Ouganda.
D’après Shasiq Sekandi, plus de 30.000 personnes sont délocalisées du côté ougandais de la frontière et dorment dans des écoles, des églises, des hôpitaux mais aussi dans la rue.
De précédents combats avaient déjà provoqué depuis fin mars la fuite de milliers d’habitants vers l’Ouganda et Rutshuru, ville principale du territoire congolais du même nom. Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) signalait lundi matin 368 arrivées supplémentaires en Ouganda depuis Bunagana.
Rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 (« Mouvement du 23 Mars »), qui avait son QG à Bunagana, a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.
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